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Plaidoyer pour une vraie démocratisation scolaire

Note de lecture

mardi 11 mai 2010, par Stéphane Bonnéry

La rigueur de l’argumentation sociologique (très accessible aux non-initiés) de Tristan Poullaouec constitue une mine d’arguments progressistes pour tout militant de l’école et des droits des salariés. Il montre qu’en un siècle les classes populaires aspirent davantage aux scolarités longues. (Utile, contre les tentatives d’élimination précoce par une école à plusieurs vitesses  !) Cela s’explique par les bouleversements du monde ouvrier, les aspirations à échapper à l’emploi d’exécution et la précarité, mais aussi désormais à choisir librement un métier épanouissant.

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La démocratisation scolaire est ambivalente. Réelle pour certains, source de désillusion pour d’autres, les différents types de parcours, selon la filière d’orientation, sont analysés en détail. Ces différences dépendent du niveau des acquisitions scolaires en élémentaire, d’où l’importance des apprentissages scolaires. Loin des discours faisant de l’échec scolaire populaire une fatalité, l’auteur montre qu’il est surtout dû à ce que, bien qu’aussi investies que les autres, les familles qui n’ont pas fait d’études longues sont pénalisées quand l’enfant n’a pas compris à l’école et demande aux parents de réexpliquer la leçon. Autant d’arguments contre l’actuel renoncement à l’école unique, et pour développer des moyens pour que les enseignants puissent travailler sur leurs pratiques au service de la démocratisation scolaire.

Enfin, la question du diplôme, de l’insertion, à l’interface entre transformations du salariat et des scolarités, fait l’objet d’une analyse articulée, qui montre l’intérêt pour le militantisme de décloisonner ces questions. Face au matraquage idéologique, il est précieux de savoir réellement ce qu’il en est des risques de chômage ou de déclassement des diplômés et des non-diplômés, de la valeur des diplômes, des déroulements de carrières  ! Sans optimisme béat, le diplôme apparaît ici comme une arme importante pour les faibles, un enjeu majeur dans les luttes de société.


Voir en ligne : L’Humanité


On pourra lire également le compte rendu de Didier Epsztajn sur le site de la Fédération pour une Alternative Sociale et Écologique.